C’est une semaine un peu particulière avec une seule séance, mais elle a été suffisamment intense pour mériter d’être racontée.
Mercredi, j’ai retrouvé le dojo sous une chaleur accablante. Dès l’échauffement, j’ai senti que ce serait un cours différent.
La sueur perlait déjà sur mon front après quelques minutes d’exercices. Cette chaleur m’a rappelé que le judo, comme beaucoup de choses dans la vie, nous impose de s’adapter aux conditions plutôt que de les combattre.
J’ai rapidement augmenté ma consommation d’eau, conscient qu’à 43 ans, mon corps a besoin de plus d’attention qu’à l’époque où je pratiquais adolescent.
Le thème principal était le lâcher de garde, ou uke-mi. Un aspect technique qui paraît simple en théorie, mais qui demande une grande précision dans l’exécution.
J’ai travaillé sur le placement des mains et du corps pour faire décrocher la manche ou le revers de mon partenaire. C’est fascinant comme un petit ajustement dans la position des doigts ou dans l’angle du poignet peut faire toute la différence.
Nous avons enchaîné avec des exercices de changement de trajectoire, de course et de rapidité. Dans cette chaleur, chaque accélération demandait un effort supplémentaire.
Mon corps semblait plus lourd, moins réactif. Pourtant, j’ai trouvé une certaine satisfaction à pousser mes limites dans ces conditions.
C’est dans ces moments que je mesure le chemin parcouru depuis ma reprise du judo après 27 ans d’absence. Il y a quelques mois, ce type d’entraînement m’aurait complètement vidé.
La séance s’est terminée par des randoris au sol avec différents partenaires.
J’apprécie particulièrement ces moments où l’on peut mettre en pratique les techniques apprises dans une ambiance détendue, sans l’enjeu de la compétition.
Chaque partenaire apporte son style, sa morphologie, sa façon de bouger.
L’un est plus technique, l’autre plus physique.
Cette diversité m’oblige à m’adapter constamment, à trouver des solutions différentes.
C’est une belle métaphore de la vie professionnelle où l’on doit sans cesse s’adapter à la situation variées.
Malgré la fatigue et la chaleur, j’ai quitté le dojo avec une sensation de bien-être.
Cette séance m’a rappelé l’importance de l’écoute du corps tout en continuant à progresser.
Je me suis fixé comme objectif personnel de travailler davantage le placement des mains pour le lâcher de garde.
Je veux aussi m’entraîner à maintenir ma concentration malgré les conditions difficiles.
C’est peut-être cela, finalement, la leçon la plus précieuse que m’apporte le judo à mon âge : cette capacité à rester présent et attentif malgré l’inconfort, une compétence que je peux transposer dans tous les aspects de ma vie quotidienne.
L’essentiel, c’est de rester à l’écoute de son corps tout en avançant doucement, mais sûrement.

Judoka formé dans les années 90 au Judo Club Arlésien, j’ai découvert très jeune la rigueur, l’humilité et l’esprit collectif que porte cet art martial.
Après 27 ans d’arrêt, j’ai décidé à 43 ans de remettre un judogi et de reprendre la pratique, à mon rythme, avec un regard d’adulte.
Ce site est le journal de cette reprise, entre techniques redécouvertes, réflexions personnelles, douleurs physiques et profondes satisfactions.
Mon objectif : atteindre la ceinture noire avant mes 50 ans et prouver qu’on peut toujours progresser, peu importe l’âge ou le parcours.
