Tatami judo bleu et jaune

#05 Journal d’entraînement – Retour sur le tatami après pause

Ce soir, j’ai repris l’entraînement après deux semaines de vacances.

J’appréhendais un peu ce retour au dojo, comme quand on reprend une vieille habitude qu’on a mise de côté pendant un moment. Allais-je avoir perdu mes sensations ?

Serais-je complètement essoufflé après cinq minutes ?

Finalement, cette séance s’est révélée bien plus agréable que prévu.

L’échauffement avec l’exercice de la brouette était à la fois ludique et exigeant.

Porter son partenaire qui avance en appui sur les mains puis terminer par des pompes, c’est un bon moyen de réveiller des muscles qui ont eu tendance à s’endormir pendant les vacances.

Les exercices de déplacement sur le dos, sans toucher le sol avec les mains ni les pieds, ont été particulièrement intéressants. C’est fascinant de constater comment ce genre de mouvement, apparemment simple, sollicite intensément la ceinture abdominale. À 43 ans, je ressens combien ces muscles profonds sont essentiels.

Le travail au sol m’a permis d’approfondir les techniques de retournement et de contrôle de la ceinture. J’ai réalisé que la précision dans la prise est comparable à l’ajustement d’un outil de précision – un millimètre peut faire la différence entre une technique efficace et un effort vain.

Les randoris ont été particulièrement enrichissants, surtout lorsqu’on nous a demandé de démarrer en position défensive ou d’utiliser le jeu du pierre-feuille-ciseaux pour déterminer qui attaque en premier.

Ces petites variations ludiques rendent l’entraînement plus dynamique tout en nous obligeant à réfléchir rapidement.

Physiquement, je me sens étonnamment bien pour une reprise. Bien sûr, il y a cette fatigue caractéristique, mais c’est une fatigue saine, celle qui témoigne d’un corps qui a travaillé.

Mes abdominaux me rappelleront certainement cette séance demain matin.

Mais c’est justement ce que je recherche en revenant au judo après toutes ces années – cette connexion intense avec mon corps, ces sensations physiques authentiques qui contrastent avec la vie professionnelle souvent trop cérébrale.

Ce qui me frappe après cette coupure, c’est comment on peut retrouver assez rapidement ses repères sur le tatami.

C’est comme faire du vélo – le corps se souvient.

Je remarque que je dois continuer à travailler ma stabilité au sol et la précision dans les retournements.

La maîtrise vient avec la répétition, et c’est peut-être la leçon la plus précieuse que m’offre le judo à mon âge: accepter que le progrès soit graduel, qu’il vienne par petites touches successives plutôt que par grands bonds spectaculaires.

Cette reprise m’a rappelé pourquoi j’ai décidé de revenir au judo après tant d’années.

Au-delà de l’exercice physique, c’est cet équilibre entre effort et plaisir, entre discipline et jeu, entre travail individuel et connexion avec les autres.

Je suis impatient de voir comment cette reprise va se poursuivre dans les semaines à venir.

« La patience et la régularité sont les clés du progrès. »