Les séances de cette semaine se sont déroulées sous une chaleur écrasante, avec un dojo à 30 degrés qui a transformé chaque entraînement en une épreuve supplémentaire.
Lundi, j’ai participé à une révision des techniques debout en vue du passage de la ceinture jaune.
Six techniques principales ont été travaillées : Osotogari, Izagoruma, Ukigoshi, Ouchigari, Koouchigari et Taiotoshi.
Même si le placement en statique en difficile, il est pourtant fondamental.
Néanmoins, le sensei nous a conseillé de mettre notre partenaire en mouvement pour mieux réagir et contrôler la situation, un conseil qui a fait écho en moi.
Je commence enfin à mémoriser le nom des techniques, ce qui n’est pas négligeable après tant d’années loin des tatamis.
Mercredi, l’entraînement s’est concentré sur le placement technique et la préparation aux immobilisations, avec un accent particulier sur Ippon Sohenage.
Les exercices de placement des jambes et les chutes (ukemi) sur cette technique ont occupé une bonne partie de la séance.
Nous avons également travaillé les prises de Kumikata pour empêcher l’adversaire de prendre la garde, et fait des exercices de randori orientés sur les feintes et la défense.
Ces deux séances m’ont confirmé que la technique ne se limite pas à la force ou à la taille, mais repose surtout sur la maîtrise, la patience et la répétition.
La chaleur du dojo était comme un adversaire supplémentaire cette semaine.
La fatigue s’installait plus rapidement, la respiration devenait laborieuse, mais curieusement, cette difficulté ajoutait une certaine valeur à l’entraînement.
C’est comme si chaque goutte de sueur rendait l’effort plus significatif.
La fatigue du travail se mêlait à celle de l’entraînement, créant une sorte de lassitude physique, mais aussi une satisfaction profonde, celle d’avoir surmonté un double obstacle.
J’ai remarqué que mon corps réagit différemment aujourd’hui qu’à mes 16 ans, quand j’ai arrêté le judo.
Les mouvements nécessitent plus de conscience, plus d’attention.
Chaque technique doit être décomposée, visualisée, puis reconstruite avec précision.
Cette semaine m’a fait comprendre que la progression n’est pas linéaire, surtout après une si longue pause.
Certains mouvements reviennent naturellement, d’autres semblent complètement nouveaux.
Je suis particulièrement satisfait de ma progression sur Ippon Sohenage, même si je dois encore travailler la précision du placement.
J’ai compris que la visualisation des mouvements hors du dojo pourrait m’aider à renforcer ma mémoire musculaire. De même, je dois améliorer ma respiration sous l’effort, surtout dans ces conditions de chaleur.
Pour la semaine prochaine, je vais continuer à travailler ces aspects, en ajoutant un focus sur la fluidité dans les feintes et la gestion de l’effort lors des longues répétitions.
Chaque séance est à la fois un retour aux sources et une nouvelle découverte.
La persévérance dans l’apprentissage, même dans des conditions difficiles, me permet de progresser non seulement sur le tatami, mais aussi dans ma vie quotidienne, où je ressens une confiance et une concentration accrues.
C’est peut-être là le véritable bénéfice de cette reprise tardive.
« La technique, c’est la patience qui devient instinct. »

Judoka formé dans les années 90 au Judo Club Arlésien, j’ai découvert très jeune la rigueur, l’humilité et l’esprit collectif que porte cet art martial.
Après 27 ans d’arrêt, j’ai décidé à 43 ans de remettre un judogi et de reprendre la pratique, à mon rythme, avec un regard d’adulte.
Ce site est le journal de cette reprise, entre techniques redécouvertes, réflexions personnelles, douleurs physiques et profondes satisfactions.
Mon objectif : atteindre la ceinture noire avant mes 50 ans et prouver qu’on peut toujours progresser, peu importe l’âge ou le parcours.
