Après une semaine d’absence, j’ai retrouvé le chemin du dojo ce soir.
Cette pause forcée due à une blessure au dos et quelques points sur le visage (dermato) m’avait rendu un peu anxieux pour la reprise.
J’appréhendais de retrouver le tatami, mais finalement, tout s’est bien passé. Le corps a une mémoire étonnante, comme une vieille machine qui, après un peu d’huile, se remet à fonctionner correctement.
Nous avons travaillé principalement au sol avec les immobilisations Kame Shio Gatame et Ushiro Geza Gatame, ce qui a permis une reprise en douceur.
La séance avait une touche particulière aujourd’hui avec l’arrivée d’un pratiquant de jiu-jitsu brésilien.
Cette situation a apporté une dimension supplémentaire à l’entraînement, m’obligeant à être encore plus attentif aux explications du sensei. Cet échange m’a aussi rappelé que le langage du corps et du respect transcende toujours les barrières linguistiques.
Physiquement, quelques douleurs persistent, surtout au bras, mais rien d’alarmant.
Mon dos a tenu le coup, ce qui était ma principale inquiétude.
Je ressens cette fatigue particulière après l’entraînement, celle qui est satisfaisante plutôt qu’épuisante. Ce qui est frappant à 43 ans, c’est de constater à quel point la coordination est un défi permanent.
Je me sens parfois comme un enfant qui réapprend à marcher quand j’essaie d’exécuter certains mouvements. La pratique au sol avec notre invité m’a encore démontré que la force brute n’est pas la solution, c’est vraiment une question de timing et de déséquilibre bien placé.
L’ambiance du dojo me manquait.
Cette sensation d’appartenir à un groupe, de partager un moment de concentration et d’effort commun est précieuse. Après l’entraînement, je ressens toujours cette sérénité particulière qui me permet de me vider la tête.
C’est comme si les préoccupations du quotidien restaient accrochées au porte-manteau avec ma veste à l’entrée du dojo. Pour quelqu’un qui a un métier « au bureau » comme le mien, cette pause physique est devenue essentielle.
Pour la suite, je dois continuer à renforcer ma coordination et ma musculature profonde. Les immobilisations demandent une fluidité que je n’ai pas encore totalement retrouvée, surtout pour Ushiro Geza Gatame.
Je dois aussi prendre soin de mon dos pour éviter toute rechute. Mentalement, je commence à me préparer pour le passage à la ceinture jaune prévu en septembre.
Ce n’est qu’une étape, bien sûr, mais symboliquement importante dans ce retour au judo après 27 ans d’absence.
Ce chemin que j’ai repris me confirme chaque semaine que la persévérance et la patience portent leurs fruits.
Je reste fixé sur mon objectif d’obtenir la ceinture noire avant mes 50 ans.
Le judo est devenu pour moi un espace de ressourcement, un endroit où je peux me concentrer sur moi-même tout en respectant mon corps et ses limites actuelles. Cette pratique m’aide à construire une meilleure version de moi-même, tout en cultivant l’humilité face à cette discipline exigeante, mais tellement enrichissante.
« La technique ne réside pas seulement dans la force, mais dans la coordination et le timing. »

Judoka formé dans les années 90 au Judo Club Arlésien, j’ai découvert très jeune la rigueur, l’humilité et l’esprit collectif que porte cet art martial.
Après 27 ans d’arrêt, j’ai décidé à 43 ans de remettre un judogi et de reprendre la pratique, à mon rythme, avec un regard d’adulte.
Ce site est le journal de cette reprise, entre techniques redécouvertes, réflexions personnelles, douleurs physiques et profondes satisfactions.
Mon objectif : atteindre la ceinture noire avant mes 50 ans et prouver qu’on peut toujours progresser, peu importe l’âge ou le parcours.
